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Famille et système familial

  • Photo du rédacteur: David N'diaye-Allard
    David N'diaye-Allard
  • 23 mai 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 mai 2022



La famille est définie dans le dictionnaire comme « l’ensemble des personnes liées entre elles par le mariage (...) et par la filiation (...) ou exceptionnellement par l’adoption». Lorsque nous parlons de la famille nous abordons un sujet qui nous touche tous sans exception. Du mot «famille», issu du latin familia, émerge le terme «familier» qui lui nous renseigne de suite sur le caractère intime de ce qu’est la famille. En effet, si la famille est une chose publique, dans certaines de ses fonctions, elle est aussi la sphère du privé, l’intimité et du secret. La famille agit aussi comme un pont, entre intérieur et extérieur, privé et public, système ouvert et fermé à la fois. Il y a enfin la famille que nous avons, parfois celle que l’on aurait souhaité avoir et aussi, pour certains, elle est comme un fantôme lorsqu’elle fait défaut. La famille est en tous les cas sujette au fantasme autant qu’elle correspond à une certaine réalité.


Elle est une unité constituée et irréductible à une série d’individus. Elle est aussi un groupe d’appartenance et, cette notion d’appartenance sous-entend qu’elle est aussi un support, un objet structurant dépositaire de valeurs, d’interdits, d’influences, de complexes et de relations. L’objet familial, construit par une succession de générations est un objet vivant qui se meut dans le temps et évolue dans sa forme.



La famille comme structure et système




« La vie familiale se présente pratiquement partout dans les sociétés humaines, même dans celles dont les coutumes sexuelles et éducatives sont très éloignées des nôtres. Après avoir affirmé, pendant environ cinquante ans, que la famille, telle que la connaissent les sociétés modernes, ne pouvait être qu’un développement récent, résultat d’une longue et lente évolution, les anthropologues penchent maintenant vers la conviction opposée, à savoir que la famille, reposant sur l’union plus ou moins durable et socialement approuvée d’un homme et d’une femme et de leurs enfants, est un phénomène universel, présent dans tous les types de société.»


C. Lévi-Strauss, La famille, Le regard éloigné, 1983


Ce constat de Levi Strauss n’est pas suffisant et il nous faut aller plus loin. La famille est une structure qui elle-même structure les instances du Moi et du Surmoi. Notre façon d’être en société découle de la façon dont nous avons été et sommes en famille. Notre comportement social est issu du comportement que nous avions au sein de notre première cellule primordiale, : la famille. Chacun d’entre nous se construit un roman familial (mythe individuel) dont on souhaitera transposer le modèle dans notre vie sociale.


Dès lors que nous parlons d’analyse transgénérationnelle, impossible de se lancer dans une étude qui ne prendrait pas en compte l’arbre généalogique et l’élaboration de sa représentation en tant qu’illustration du système familial. L’arbre, c’est le système à part entière et dans lequel se trouvent les éléments interdépendants les uns des autres et constitutifs de ce système. Chaque individu est un rouage de ce système et qui agit selon des règles implicites ou explicites. Le mot système est issu de la langue grecque et signifie combinaison, assemblage, organisation, ensemble.


Un système est déterminé par différents éléments clés qui se trouvent être coordonnés et organisés entre eux en fonction d’un but. Un système existe par lui-même mais se structure aussi à travers la poursuite d’un objectif qui n’est pas toujours visible et directement compréhensible. C’est pour cette raison qu’il n’est pas toujours facile de percevoir l’objectif d’un système familial.





Homéostasie familiale :


Le système familial, pour assurer ses fonctions et atteindre ses objectifs va constament ajuster ses paramètres «en opposition à un état d’inertie». En Effet, l’inertie ou la perte de mouvement signifie la mort de celui-ci. Ce rééquilibrage permanent a pour but d’assurer l’équilibre du système familial.


Le système familial va donc avoir tendance à développer des symptômes ; sa manière d’exprimer qu’il est porteur de dysfonctionnement (sur le même principe que l’homéostasie individuelle). A l’échelle de l’individu, la formation de symptômes est une des défenses du Moi qui a pour but de protéger l’intégrité psychique de l’individu et faire baisser une tension psychique. Comme la pulsion (inconsciente) travaille toujours sous forme de symbole, la manifestation du symptôme sera elle aussi symbolique. Comme il y a un inconscient indviduel il y a un inconscient familial, groupal et collectif auquel chaque membre de la famille est aussi relié.


En psychanalyse, le symptôme manifeste un conflit intrapsychique et en approche systémique il désigne un dysfonctionnement au niveau de la communication et de l’interrelationnel. Le symptôme n’est pas à considérer négativement et comme une chose à éliminer. Il est l’expression de quelque chose qui demande à être mis en conscience et si ce n’est le cas il assure une fonction de rééquilibrage ou de correction. Le fait qu’il est un régulateur de la tension pyschique fait aussi de lui un agent de la paix ou un pompier en ce sens qu’il se manifester afin d’éviter l’explosion ou l’incendie du système.


Pour tout cela il est plus judicieux de tenter de comprendre à quoi sert le symptôme plutôt que de l’éradiquer sans conscience de ce que l’on fait. Il a une utilité qui dépasse la seule fonction individuelle. Son expression en systémie familiale s’adresse au collectif familial et cela même si il semble surgir et appartenir à un seul de ses membres. Il sert donc l’intérêt familial et le maintien de la cohésion du groupe.


Il sera intéressant d’adopter un point de vue systémique, c’est à dire d’observer et mettre de la conscience non seulement sur les individus mais surtout sur les relations entre ces individus et considérer la famille comme un système ouvert, perméable à son environnement. En effet, les causes de dysfonctionnement peuvent venir de l’intérieur comme de l’extérieur. Le principe de causalité est circulaire : le système familial ne découle pas d’une logique linéaire mais bien d’une logique circulaire définie par les intérractions existantes entre tous. La famille bouge, est en mouvement et avec elle chacun de ses membres.






 
 
 

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